Dernier volet du changement éditorial. Après la dématérialisation, après la gratuité, le comment et quoi on fait ?
Résumons nous: le livre, avec modération
Pendant presque 5 ans, Narrativiste (maintenant 500NDG) avec comme projet de faire éclore un nouveau type de jeux pour tous ceux qui se piquent de consommer de la fiction, mais aussi d’en créer. Cela passait par la traduction, la diffusion, et bien plus encore au-delà des « livres de règles », par le changement de format.
Or, dans le monde du Jeu de rôle, comme d’ailleurs dans bien d’autres secteurs de l’industrie culturelle ( roman SF, BD….) les tirages sont toujours plus faibles et la diffusion toujours plus confidentielle. Seule l’impression numérique et le crowfunding l’ont rendue possible.
Si 500NDG n’a pas comme horizon de faire du profit, il n’en reste pas moins que cette situation n’est pas soutenable a long terme: le travail des traducteurs, dessinateurs, maquetteurs est très mal (ou non) rétribué. Quand à la famélique diffusion, elle condamne aussi ces jeux a être toujours plus obscurs, avec un cercle vicieux a la clef. Et ce n’était certainement pas le but de Narrativiste.
Au final, la publication « traditionnelle » n’est plus adaptée. à l’échelle de beaucoup d’éditeurs (ou de celui de leur marché) : elle génère beaucoup de travail – y compris et même surtout sur le plan administratif, pour pas grand chose.
Tout cela explique que l’édition papier sera réservée à des ouvrages particuliers (qu’ils soient « de référence », « populaire » ou ayant un caractère littéraire ou de « beau livre » indubitable). Ceux-là permettront de rémunérer correctement les intervenants, et justifieront les efforts. Ils permettront aussi de générer une cagnotte pour d’autres projets moins évidents.
Mais ce sera des exceptions. La question est donc maintenant de savoir comment poursuivre l’entreprise de traduction/mise à disposition de jeux en VF sans l’arsenal habituel…
Mais alors, on fait comment ?
On va renverser les relations. Dé-matérialiser, Dé-hierarchiser, Dé-bureaucratiser.
500NDG va devenir, pour une majorité de publications (en pdf gratuits ou a faible coût), un super-intermédiaire entre les traducteurs-illustrateurs-maquetteurs. Il « propulsera » les jeux (à faible coût ou gratuits) en se concentrant sur sa compétence principale de chef d’orchestre/distributeur mais dans une relation horizontale.
Concrètement:
– Une série de jeux pdf (gratuits, l’étant potentiellement, ou a faible coût) en VO seront proposés à l’édition par 500 NDG, en montant des équipes avec les traducteurs intéressés.
– Les campagnes de crowfunding auront comme unique objectif de rémunérer les traducteurs, éventuellement les maquetteurs/illustrateurs, qui récupéreront et partageront les profits éventuels selon les accords qu’ils auront adoptés.
– 500 NDG organise et gère tout le processus de A à Z, depuis la proposition éditoriale, l’éventuelle négociation avec les auteurs, jusqu’à la diffusion en ligne. Il ne sera (dans le cas des pdf gratuits) pas « propriétaire » du jeu et ne jouera qu’un rôle d’intermédiaire une fois les éléments contractuels fixés (planning, etc…). Les licences donnant des droits clairs, les plus ouverts possibles et identiques pour tous, seront privilégiées.
Avec tout ça, on devrait (un peu) mieux rétribuer les intervenants , et maintenir, voire accélérer – agiliser disent les anglo-saxons- le nombre de traductions. Quand à la diffusion, Google play est là. Idéalement, de quoi contenter la communauté des joueurs. Dans certains cas, il n’est pas impossible que 500NDG reprenne certains jeux pdf pour développer des versions différentes, en boite par exemple. Ou alors, pour faire le lien avec le reste des cultures de l’imaginaire, dans des revues par exemple. Cela ne se fera que si la licence le permet, et/ou avec l’accord des ayants droits.
Reste à savoir si les même joueurs seront prêts à mettre une poignée d’euros en souscription, voire un peu plus, pour une version VF en epub/pdf, sachant qu’elle aura le plus souvent vocation à être gratuite. Pour cette raison, les jeux seront probablement séquestrés durant une période allant de 6 mois à un an et les souscripteurs systématiquement présents dans les crédits.
Quand à l’issue de cette méthode : je ne suis pas devin, juste curieux.
Ici, il y a des dragons (et des joueurs proactifs)
Cette communauté, versant 100 % Narratif de 500NDG dont l’objet s’est élargi, remplace avantageusement l’ancien forum de narrativiste. Elle n’est d’ailleurs pas limitée à l’action de 500NDG et tous les joueurs sont libre d’en faire l’usage qu’ils veulent. Les traducteurs autonomes et désintéressés continueront d’exister y d’y trouver asile, comme les autres auteurs/éditeurs, et c’est tant mieux.
Quand au premier programme de gratuit proposé à la traduction par 500NDG il arrive bientôt. Il sera soumis a vos avis et initiatives, un certain nombre de « like » pouvant être requis pour le valider. Et oui, il y aura des briques Lego dans l’un d’eux.