Ah, le jeu narratif ! Dans le petit monde du JDR nombreux ceux sont ceux qui s’en tiennent prudemment à l’écart. L’une des raisons implicites : ces jeux seraient des machins de bobo-vegans qui voudraient vous faire jouer des femme-cowboys pentecotistes LGBT pro animalistes dont les aventures ultimes consisteraient à traquer la mafia des fabricants de fois gras (une version hardcore de Steven Universe). Si vous êtes plus ou moins de ceux la (allez, reconnaissez le), pour 3 euros, votre monde ludique va effectuer sa révolution.
Blood Red Sand est donc un jeu medfan à la Conan, sans préparation aucune (vous jugerez), jouable comme un jeu de plateau, c’est à dire avec vos amis non joueurs de jeu de rôles, éventuellement joueurs de jeu de plateau. Autant dire que c’est un peu le saint Graal de 500NDG depuis ses débuts, à savoir une « troisième voie » pour les ex-rolistes, nombreux et ceux qui se tiennent à l’écart du JDR. Et il sort dans la Caravelle, en cadeau de noel cette année, pour 3 euros.
Ralpha Mazza, son auteur, n’en était pas à son premier jeu quand il a crée BRS. il y a une dizaine d’année, au moment ou, aux USA, le forum The forge donnait naissance à de types de jeux « de rôle » différents, Ralpha s’était une spécialité des jeux « Sans MJ », avec Universalis.
Pour autant, ce jeu, loin un « jeu simplifié » faisant appel a « l’impro » était un énorme système de règles visant, comme dans un jeu de plateau, à orienter le comportement des joueurs sans ‘appuyer sur un meneur de jeu. Très innovant, son point faible (outre sa complexité à base de boucles récursives – Le diagramme faisait 15 pages- inhabituelle dans un JDR, mais pas plus importante que dans un jeu de plateau) résidait dans l’absence de background. C’était un système générique.
Quelques années plus tard, Ralph a corrigé ça avec Blood Red Sand. D’abord, c’est un jeu thématique : un monde à la Conan, très détaillé. Le background n’est pas enfermé dans un livre que le MJ devrait restituer, c’est un ensemble d’éléments, lieux, personnages, institutions, qui peuvent être emmenés à table. Et c’est quand même bien plus facile de jouer si on s’appuie sur de la matière.
Ensuite, Blood Red Sand est totalement compétitif. Pas seulement dans les règles, mais dans son thème puisqu’il ne peut n’en rester qu’un (de guerrier et donc de joueur – gagnant). Oui, un seul roi d’Aquilonia. Dans le système, le jeu est donc organisés en épisodes, sagas, ordalies, sortent de « demi-finales ». Ca va même plus loin, puisque, rituellement, lorsque vous défiez un autre joueur/personnage, vous vous levez et taper du poing sur la table. Le « role play » dans le système.
C’est qui qu’on traite de hippie maintenant, hein ?
Un bémol quand même : BRS est un gros jeu narratif, du genre de ces gros boites lourdes et pleines de figurines. C’est bien, sauf qu’à ce stade, c’est un livre de règles. Les quelques éléments de jeux nécessaire (et disponibles) sont à imprimer. Entre les rolistes peu habitués aux systèmes différents, et les fins connaisseurs de l’indé plus portés sur des thème « policés », seuls quelques joueurs audacieux y goûteront.
Mais ce sera l’avant garde, car j’espère bien qu’on franchira le pas pour vous proposer un jour la version « boite ». Entre temps, nous avons volontairement sauté la stade « livre papier », pour vous permettre directement de jouer et d’aller plus loin. Si vous avez apprécié et voulez témoigner, n’hésitez pas à revenir vers le forum. Il y aura une autre étape, celle de la concept des « outils de table », pour laquelle votre expérience est importante.
Le texte du jeu :
https://docs.google.com/document/d/19prBrvs35uLgtdernOCzzWUevbKbBaGqXUuYs9zDICU/edit?usp=sharing